Enseigner autrement en RDC

Le Ministre de l’ESU, Muhindo Nzangi, a enjoint, dans une note circulaire, les présidents de conférences régionales des établissements d’enseignement supérieur et universitaire d’organiser des sessions de formations centrées sur le thème « Enseigner et évaluer autrement ». A partir de ce thème, on pourrait se demander ce qui change aujourd’hui dans la manière de former les étudiants.

Il faut rappeler que la didactique et la pédagogie universitaires se structurent autour de trois relations avec trois acteurs (Enseignant, apprenant et contenu enseigné) : l’enseignement met aux prises l’enseignant et l’apprenant; l’apprentissage met en relation l’apprenant et le contenu enseigné et la formation qui concerne le retour sur le contenu de l’enseignant. Dans certains cas; on parle de l’autoformation des enseignants. Pour enseigner, les enseignants disposent de trois modes d’enseignement : le présentiel, l’enseignement à distance et l’enseignement en ligne.

En fonction des matière et des objectifs fixés, la pédagogie universitaire met à la disposition des enseignants huit paires possibilités (voies ou méthodes ou évènements) pour faire acquérir le contenu proposé par les apprenants : Réception/Transmission ; Création/Encouragement ; Débat/Modération ; Exercisation/Guidage ; Expérimentation/Réactivité; Exploration/Approvisionnement ; Imitation/Modélisation ; Méta-réflexion/Co-reflexion.

« Enseigner autrement » revient ici à se choisir un mode et une méthode d’enseignement. Généralement, le présentiel est le mode d’enseignement le plus utilisé. Si on ne fait attention, on tombe dans le revers de ce mode qui met l’accent sur le transmissif (Réception/Transmission), en réduisant le rôle et la place de l’apprenant dans le projet de formation. L’Enseignement à distance peine se mettre en place dans la mesure où, dans ses fondements, il permet une certaine démocratie (liberté) dans l’accès aux informations. Si les apprenants savent vérifier les sources de provenance des cours et des références utilisées par les enseignants, cela change les rapports de force et relativise l’autorité des enseignants sur les étudiants. Lors des formations organisées à travers le pays sur la prise en main du LMD, l’accent a été mis sur le canevas de cours sous forme des témoignages dans quelques cours et le modèle de gestion des curricula pour les institutions (écoles ou facultés) qui font déjà l’expérience du LMD. L’information et son soubassement (document), les modes et les méthodes n’ont pas été abordés et discutés, surtout dans le cas précis des promotions qui reçoivent un grand nombre d’apprenants. Les technologies de l’Information et de la communication en éducation n’ont pas été abordées, sans doute, faute de temps matériel.

L’évaluation dans un cours est faite en fonction de l’enseignement qui en a été fait. Elle pose moins de problème en présentiel et mobilise plus de ressources en mode distanciel. En plus, il est recommandé d’évaluer avant, pendant et après le cours. Elle se fait fondamentalement en fonction des objectifs (généraux et pédagogiques) fixés dans le cours.